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  • Photo du rédacteurVerse

20 ans de réclusion

Dernière mise à jour : 3 janv. 2023


Pourquoi ai-je décidé de montrer Les Embaumés ici et sur les réseaux ?

Je me suis beaucoup posée la question sur le fait qu’à partir de l’instant où l’on est artiste il faut passer par la case monstration. Mot significatif que phonétiquement on peut approcher du mot monstre bien que l’étymologie soit différente.

Être monstrueux est être différent.

Être différent c’est être à côté, non pour ne pas être dedans mais pour mieux voir ce dedans justement.

S’accorder un recul suffisant.


Une vision intense, bouleversée, intuitive, effrayée voire insoutenable !

D' une lucidité exacerbée, qui déborde.

C’est de ce débordement qu’il nous échoit d’y faire apparaître une forme, une voix et ceci jusqu’à l’offrande.


Montrer c’est aussi s’exposer on ne peut pas le dissocier.


Montrer mes Embaumés sur les réseaux c’est aussi les donner en pâture.

C’est aussi accepter qu’ils soient bafoués, lapidés, déformés.

C’est aussi m’en défaire car combien y suis-je attachée !


Ils sont ma jeunesse, mon énergie, mon amour.





Ils furent mon rêve, la création qui m’a donné le plus de joie, un plaisir intense dans une énergie folle me permettant de réaliser spontanément ces cinq sculptures en cinq mois, photos comprises que je développais et tirais dans la petite salle de bain familiale de l’époque.


Et c’est ainsi que dans la foulée j’ai réalisé la table de l’embaumeur.











Les embaumés furent les mal-aimés jusqu’au moment où je fis la rencontre de Jacqueline Chardon Lejeune.




Curatrice qui n’avait pas froid aux yeux, ayant avant tout le monde exposé l’œuvre du peintre Rustin en compagnie de grands moulages classiques.

Elle avait investi pour çà une grange désaffectée.

Il fallait le faire à l’époque, dans la banlieue d’une petite ville de province, nous n’étions pas en Amérique




C’est ainsi que grâce à sa détermination j’ai pu présenter Les Embaumés à l’orangerie du musée de l’évêché à Limoges et voulant échapper aux écrits d’une Journaliste faisant référence aux momies égyptiennes, j’écrivis spontanément La lettre à L’Embaumé (voir accueil)


À partir de cet instant, ce travail d’exorcisme fonctionna. Je reçu alors des témoignages de personnes endeuillées qui me remercièrent pour l’apaisement qu’elles y trouvèrent.





Mais l’histoire s’arrête ici. D’une façon récurrente Les Embaumés font peur aux diffuseurs et regagnent pour 20 ans mon atelier. Aujourd’hui faire appel au verdict par les réseaux sociaux, je ne suis pas sûre que cela change grand chose à leur destiné, pas sûr non plus que les Embaumés soient si pressés de sortir de leur boite.


Ne porte-t-il pas en eux un goût d’éternité ?





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