Ne dit-on pas exploser de joie !
Exposition en vue en juillet.
C’est aussi un noyau qui se fragmente, se disperse, s’offre. Cette boule dans la gorge des artistes comme-moi qui par les temps qui courent, étaient en phase de dissolution.
Qu’il nous soit donné désormais de semer à tout vent.
Les mains pleines, le cœur en chamade, car il n’y avait plus que ce moi dont je ne savais que faire. Ce moi forcément empêtré. Une voix sans écho, une danse sans projecteur, un ventre gonflé sans enfant, une grossesse nerveuse en quelque sorte.
L’art c’est avant tout les autres, leur regard, leur passion, leur rejet qu’importe !
Ce n’est sûrement pas des caisses entassées, des cartons scotchés, des coffres forts verrouillés.
L’Art c'est à la lumière qu'il devient substance et prétend à l'existence.
L’artiste n’a rien à faire de lui-même et s’il se soigne ainsi, la transfusion n’est valable que si elle fuse ailleurs, justement, dans les tripes d'un regardeur.
Y a-t-il autre chose à dire. Non je ne pense pas. Il faut s’afférer ce sera pour juillet dans une belle Abbaye désaffectée.
Mais nous n’en sommes pas là.
Ici remue-ménage, bouleversement. Dégager les caisses des embaumés. Ils sont intacts. Je craignais la vermine depuis 20 ans. Mais j’ai toujours apporté beaucoup de soin à la conservation en n’omettant pas d’ajouter aux différents éléments, tempéra, tissus, crin etc. quelques gouttes d’essence de girofle, formidable fongicide.
Je redécouvre aussi les photos sur toiles roulées des embaumés. Émulsion argentique virée au sélénium, produit dangereux de virage mais qui les fixe à vie.
Est-ce que je réalise que le lieu offert, l’Abbaye, est un lieu rêvé celui que je voyais en particulier pour Le Lavant-lavé ou Le Lavé-lavant.
Je ne suis que calme et si ceci me semble bien singulier, c’est peut-être parce qu’il est le fruit d’une évidence.